mardi 23 février 2010

Le "charme" des hotels communistes ou la fin d'un univers!

En 1990, contraints car ils ne pouvaient faire autrement, les etrangers ont decouvert le "charme" des hotels communistes, dont le confort etait inversement proportionnel aux prix. Mais les nostalgiques de l'ancien regime ou les curieux d'un univers qu'ils n'ont pas connu doivent se presser s'ils veulent en avoir un apercu...Dans tres peu de temps, il est fort a parier que plus un seul n'existera. Certains, ont ete completement renoves, d'autres, ne beneficiant d'aucun investissement, meritent implement d'etre rases.
Pour vivre cette experience, rien de mieux que de descendre au "Napoca" de Cluj, situe a proximite du centre-ville, avec l'avantage d'avoir un parking sur. Edifice massif, sans ame, il presente deja de l'exterieur toutes les caracteristiques de l'epoque. On s'en fait une idee plus precise a l'interieur. Dans les grandes et hautes salles d'ou descendent de pesants lustres, on peut imaginer les reunions qu'y tenaient les cadres du Parti, les banquets de la nomenklatura. Au restaurant , la piste de danse est desesperement vide. Un personnel plethorique, age, attend le rare client. Il se montre courtois et serviable, ce qui est deja un progres par rapport a 1990. A voir son desoeuvrement , l'ennui qu'on lit sur les visages mais aussi l'inquietude de l'avenir, on a le sentiment d'un monde qui disparait.

Dans l'immense hall, un personnage enorme, adipeux, s'epongeant le front, suit du regard les clients, enfonce dans un fauteuil, ou faisant les cent pas. Difficile de ne pas penser qu'il avait a voir vec le Securitate. Mais ce ne doit pas etre la seule corde a son arc...le soir, il propose de la compagnie aux celibataires. L'ascenseur est essouffle. Quand, soudain , on se rend compte qu'il ne dispose pas d'une sonnette d'alarme, on prend peur de le voir rendre l'ame entre deux etages. Dans le long couloir menant a la chambre, c'est le noir absolu. Pas moyen de trouver l'interrupteur, qui d'ailleurs n'existe pas. Il faut se guide a la lueur des etoiles entrevues par une fenetre. Trouver la serrure demande deux bonnes minutes, et ouvrir ou fermer la porte autant. D'ailleurs, a quoi bon? Un simple coup d'epaule suffirait a faire sauter le verrou.
Heureusement la chambre est correctement eclairee. Ce n'est plus la peine, comme au temps de Ceausescu, de demander son ampoule a la reception, on n'omettant pas de la rendre avec la cle, le lendemain. Des tentures tiennent lieu de de persiennes...mais des qu'on les tire, elles se decrochent et il faut grimper sur le bureau pour les reinstaller. En hiver, le chauffage faiblit la nuit, il fait froid et la couverture de secours dans l'armoire ne suffit pas a se rechauffer. Votre manteau y supplee. Le menage n'est fait qu'une fois sur deux, et en cinq jours, les draps ne sont pas changes.

Pas de cabine a la douche, ni de rideau...mais l'espoir est permis: quatre trous ont ete perces pour installer des tringles. Bien sur, on prie pour que l'eau reste chaude jusqu'a la fin du rincage! La chase d'eau, elle, est capricieuse et se bloque regulierement. Il faut prevenir la reception qui envoie un agent d'entretien dans la journee. Mais quand cla arrive un samedi...il est absent pour le weekend.

Qu'a cela ne tienne; on vous donne une autre chambre, juste en face dans le couloir, ou la salle de bain est un peu plus en etat de marche. Alors on se partage: dormir dans l'une , la toilette et le reste dans l'autre...en veillant a ne pas etre surpris a traverser le couloir en petite tenue! Pas de risques...il n'y a personne d'autre a l'etage. Voila comment on decouvre les avantages de l'ere communiste et post-communiste: deux chambres pour le prix d'une. On n'avait pas attendu Afflelou! Mais ce n'est pas donne tout de meme: 40 euros la nuit pour une personne...mais quelle experience!

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