mercredi 16 juin 2010

Une maison de retraite aux petits oignons

Dans un établissement de Sibiu, au cœur de la Transylvanie, les pensionnaires pratiquent au moins trois langues et autant de religions. Sans la moindre anicroche.


Interculturalité. Ce mot a été tellement utilisé, tellement rabâché en haut lieu, à Bucarest comme à Bruxelles, qu’il s’est pratiquement vidé de son sens. Mais ici, dans la maison de retraite baptisée “Dr Carl Wolff”, à Sibiu, l’interculturalité prend tout son sens. Cette maison est à l’image même de la Transylvanie. On y parle couramment trois langues : le roumain, l’allemand et le hongrois. Le médecin qui supervise les pensionnaires de l’établissement, grand amateur de bon tabac à pipe, s’adresse à chacun d’eux dans sa langue maternelle. Le personnel médical est recruté parmi la population roumaine, magyare et allemande. La chapelle reflète peut-être le mieux l’œcuménisme réel, à dimension humaine, qui est pratiqué ici. Deux choses impressionnent dans cette chapelle : le crucifix récupéré dans une église médiévale saxonne et les quatre calendriers religieux affichés au mur, représentant, par ordre alphabétique, les quatre confessions transylvaniennes : catholique, évangélique, orthodoxe et réformée. Le tableau contenant les noms, numéros de téléphone et de chambre des pensionnaires représente une véritable radiographie culturelle de cette région.
La fin du communisme a permis, au début des années 1990, à la communauté allemande – les Sasi, ou “Saxons” – de Roumanie d’émigrer massivement vers sa patrie d’origine. [Fin 1989, la Roumanie comptait quelque 260 000 Allemands ethniques. En 2002, ils n’étaient plus que 59 764. Les Siebenbürger Sachsen s’étaient établis en Transylvanie vers le xiie siècle. Considérés comme Auslandsdeutsche (Allemands établis à l’étranger) par le gouvernement allemand, ils pouvaient prétendre à la nationalité allemande. L’émigration vers l’Allemagne a commencé bien avant 1989, année de la fin du communisme en Roumanie, mais a ensuite connu un véritable essor.]

Mais qui allait s’occuper des personnes âgées et malades restées en Transylvanie ? Ce choc migratoire a détruit les formes traditionnelles d’entraide des Saxons. “Il est vrai que nous n’avons pas pu prévoir la vitesse à laquelle les choses allaient changer”, explique Ortrun Rhein, la directrice de l’établissement. Face à la faillite de l’Etat roumain, ce sont les autorités de Berlin qui se sont intéressées au sort de ces Allemands ethniques, âgés, malades et souvent isolés. C’est le gouvernement allemand qui a financé la construction de la maison de retraite, placée sous le patronage de l’Eglise évangélique de la confession d’Augsbourg [luthériens, les Saxons de Transylvanie appartiennent majoritairement à cette Eglise ; les protestants magyars de Roumanie sont, eux, majoritairement calvinistes]. L’établissement, créé en 1994, s’inspire des anciennes cités saxonnes. L’harmonie et la tolérance qui y règnent aujourd’hui sont venues peu à peu, au fil du temps, confie sa directrice. “Ayant toujours vécu ensemble, les pensionnaires ont compris qu’ils n’avaient aucun intérêt à se séparer aujourd’hui les uns des autres”, explique-t-elle. Maintenant, pour pouvoir séjourner dans cette maison de retraite, il faut s’inscrire sur une liste d’attente. “La vie dans une maison de retraite peut faire ressurgir les traumas et les souvenirs nostalgiques. Mais, ici, ils n’ont plus à s’inquiéter pour leur avenir, une fois qu’ils acceptent l’idée d’être pris en charge par un personnel compétent”, ajoute-t-elle.

Au troisième étage, la direction de la maison de retraite tient à disposition quelques chambres d’hôtes. L’idée, d’une simplicité et efficacité tout allemande, était déjà dans le projet initial. Les pensionnaires du foyer ont des familles en Allemagne qui viennent leur rendre visite. Puis sont venus quelques touristes, dont certains se sont pris d’affection pour les pensionnaires. Le fait que Sibiu ait été désignée capitale culturelle de l’Europe en 2007 a beaucoup aidé, mais Mme Rhein n’est, en revanche, que moyennement ravie de voir la maison de retraite figurer dans des guides touristiques. “Vous êtes jeunes ; sortez, amusez-vous, profitez maintenant de cette vie qui défile si vite”, lance une pensionnaire âgée de 95 ans croisée dans les couloirs. D’autres racontent, d’une voix tremblante, leur vie : la déportation en URSS, leur travail dans les mines du Donbass, en Ukraine… “Qu’avions-nous fait de mal ? Nous habitions en Transylvanie, nous travaillions nos terres…”, racontent ces vieilles dames allemandes qui se souviennent encore des cris des enfants qui les accompagnaient lors de leur exode : “Fascistes !”

Tous les ans, la direction de la maison de retraite organise un carnaval – le Fasching – juste avant le carême. Les pensionnaires confectionnent des masques, des costumes. Plus personne ne songe à se plaindre de ses bobos, tout le monde devient fébrile. En septembre, c’est la journée portes ouvertes et, à cette occasion, il y a même un bal. L’orchestre ne manque pas de jouer des airs allemands comme Lili Marlene ou Ganz in Weiss. Pour le grand bonheur de tout le monde.


Vous avez envie de voyager en Roumanie? Cliquez iciVotre billet d'avion au meilleur prix : notre comparateur de vols

vendredi 30 avril 2010

Histoire dela Transylvanie

La Transylvanie était
un nom familier depuis toujours. Elle était
l'essence et le symbole même de l'étrangeté
sylvestre, à moitié mythique ; surplace, elle
semblait encore plus secrète et lourde de charmes. »
Ces lignes sontde Patrick Leigh Fermer, qui traversa à
pied ces contrées en 1934 : l'Empire austro-
hongrois n'était plus qu'un récent souvenir,
la Transylvanie était roumaine depuis 1918 et
personne n'imaginait les horreurs à venir.
Un miracle s'est il produit? Villes et villa-
ges ont retrouvé les couleurs qu'ils n'auraient
jamais dû perdre, tandis que s'activent dans
les campagnes autant de chevaux de trait
que de tracteurs.

Brasov s'offre avec tous les atours d'une
belle ville médiévale. Dans un entresol en-
combré, Thomas Sindilariu trie et enrichit
inlassablement les archives de l'église Noire
voisine, massif édifice gothique orné de
précieux tapis orientaux. L'église, comme le
reste de la vieille ville, autrefois Kronstadt, a
été bâtie par les Saxons, des colons d'origine
germanique installés dès le XII" siècle par
la couronne de Hongrie pour défendre et
enrichir les marches de son royaume. Ils sont
luthériens depuis la Réforme. Pour notre
archiviste, d'origine saxonne par sa mère et
roumaine par son père, la sauvegarde de cet
héritage est avant tout un choix qui dépasse
les intérêts de sa seule communauté, l'im-
brication savante des cultures étant à ses
yeux la plus grande richesse de la région.
Valer Rus, lui aussi passionné, jeune et
barbu, tient un discours similaire. d'origine
hongroise par sa mère et roumaine par son
père, il est conservateur du musée Mureseni-
lor, du nom d'une famille qui s'impliqua dès
le XIX' siècle dans le combat pour les droits
de la population roumaine de Transylvanie,
alors possession hongroise.

Ici, l'histoire se lit encore à livre ouvert, et en
trois langues qui plus est : le roumain, l'alle-
mand et le hongrois. En s'éloignant des cimes
des Carpates, les routes qui mènent à l'or-
gueilleuse citadelle de Sighisoara traversent
les campagnes boisées et vallonnées de
l'ancien pays saxon. Sagement ordonnées les
unes contre les autres, les fermes à hauts pi-
gnons colorés, porches et toits de tuiles, ont
l'air frêles tant sont massives les silhouettes
blanches des églises gothiques bardées de
remparts et de tours. Dès leur installation,
les coloris avaient eu affaire à toutes sortes
d'envahisseurs terrifiants. Les Coumans,
d'abord - il fallut l'aide des chevaliers Teuto-
niques pour en venir à bout -, puis les Tatars.
Quand vinrent les Turcs, les églises s'étaient
déjà muées en d'énormes ruches truffées de
recoins et de greniers. Dans les villages oubliés,
seul le passage des charrettes à cheval vient
troubler la paix des arbres fruitiers. Si Viscri
est le plus connu d'entre eux, ille doit à Caro-
line Fernolend, l'ancienne institutrice deve-
nue maire. Tandis que la plupart des familles
saxonnes émigraient en Allemagne, elle re-
mua ciel et terre pour trouver les fonds néces-
saires à la sauvegarde des fermes et fit tant et
si bien que l'on vient maintenant du monde
entier dormir dans les lits-tiroirs des dix mai-
sons d'hôtes amoureusement rénovées !

A Sibiu il y a, dans la collection Brukenthal,
legs précieux d'un gouverneur autrichien à la
ville qu'il aimait, un grand panneau de reta-
ble : un Christ en croix devant une citadelle,
au pied duquel gisent dix martyrs transper-
cés aux visages sereins malgré l'atrocité du
supplice : il fallut deux siècles aux Ottomans
pour passer les montagnes défendues avec
ardeur par leurs habitants. Sibiu était alors
connue à Istanbul comme « la Ville rouge »,
de la couleur de ses triples remparts de bri-
ques qu'aucun siège ne parvint à réduire. De
promenades ombragées de tilleuls en grandes
places ornées d'impeccables façades baro-
ques, avec le philharmonique où jouèrent
Liszt, Brahms et Strauss, son grand hôtel à la
mode du XIXe siècle, ses terrasses et ses cafés,
l'ancienne Hermannstadt a toujours la belle
allure que lui donnèrent ses bienfaiteurs à
l'époque de l'impératrice Marie-Thérèse.
De tout temps, les montagnes furent le do-
maine des bergers roumains, qui luttèrent
avec pugnacité pour conserver leur foi ortho-
doxe comme en témoigne, à Sibiel, l'émou-
vant musée des Icônes paysannes peintes
sur verre. Qui dit berger, dit loups et ours :
les Carpates roumaines hébergent la plus
grande population de fauves d'Europe. Soit
6 0OO ours et 3 0OO loups. « Ç 'est un mode de
vie : fours et le loup en font partie. » Nous som-
mes de l'autre côté des monts Fagaras, dans
le parc national de Piatra Craiului, en com-
pagnie de Dan Marin. Cet ancien ouvrier de-
venu guide naturaliste emmène les passion-
places ornées d'impeccables façades baro-
ques, avec le philharmonique où jouèrent
Liszt, Brahms et Strauss, son grand hôtel à la
mode du XIXe siècle, ses terrasses et ses cafés,
l'ancienne Hermannstadt a toujours la belle
allure que lui donnèrent ses bienfaiteurs à
l'époque de l'impératrice Marie-Thérèse.

De tout temps, les montagnes furent le do-
maine des bergers roumains, qui luttèrent
avec pugnacité pour conserver leur foi ortho-
doxe comme en témoigne, à Sibiel, l'émou-
vant musée des Icônes paysannes peintes
sur verre. Qui dit berger, dit loups et ours :
les Carpates roumaines hébergent la plus
grande population de fauves d'Europe. Soit
6 0OO ours et 3 0OO loups. « Ç 'est un mode de
vie : l'ours et le loup en font partie. » Nous som-
mes de l'autre côté des monts Fagaras, dans
le parc national de Piatra Craiului, en com-
pagnie de Dan Marin. Cet ancien ouvrier de-
venu guide naturaliste emmène les passion-
nés guetter les ours jusque dans leurs coins
de forêt les plus secrets. A l'ouest, les collines
coiffées de bosquets et de bergeries descen-
dent vers un étroit défilé sur lequel veille le
château de Bran. L'endroit, qui attire le cha-
land frissonnant depuis qu'un certain Bram
Stoker, écrivain irlandais, en a fait le cadre de
son Dracula (paru en 1897), est plus propice
au boutiquier qu'au flâneur.

Des hauteurs du village de Magura, nous
regardons les monts Bucegi encore enneigés
se colorer au soleil tombant. Dan l'affirme :
pas la moindre chauve-souris dans les lé-
gendes locales, pourtant fort riches en loups-
garous et en fantômes. L'important étant,
avec ces derniers, de les identifier à coup
sûr : le fantôme mort est inoffensif, mais son
homologue vivant, certes plus rare, est re-
doutable. Même la tsuica, la douce eau-de-vie
distillée dans les fermes, ne suffit pas à le
conjurer.

Vous avez envie de voyager en Roumanie? Cliquez iciVotre billet d'avion au meilleur prix : notre comparateur de vols

jeudi 29 avril 2010

La Roumanie veut s’ouvrir au cyclotourisme

La Roumanie a tout pour séduire les amateurs de bicyclette… Tout, sauf ses routes dont l’état décourage nombre d’adeptes désireux de découvrir ainsi le pays. On estime de 1000 à 5000 cyclotouristes les étrangers venant spécialement chaque année en Roumanie pour pratiquer cette activité, et entre 5000 et 10 000 ceux qui, une fois sur place, le feront occasionnellement. Aux deux tiers, ils sont citoyens de l’Union Européenne. Dans l’ordre : les Allemands, les Hongrois, les Autrichiens, les Français, les Belges, les Hollandais, les Tchèques et les Polonais. Les Roumains ne se sentent guère plus encouragés à suivre leur exemple : l’an dernier, on dénombrait moins d’un millier de «mordus» dans tout le pays, et 10 000 autres seulement enfourchant leur vélo de temps en temps. On est très loin de la Suisse où le nombre de pratiquants du cyclotourisme dépasse désormais celui des skieurs, de l’Allemagne, où il augmente bon an-mal an de 10 %.

Cette manne touristique inexploitée a fait réagir le ministère roumain de tutelle qui vient de décider d’impulser cette activité en annonçant la mise à l’étude de la création de circuits allant de un à douze jours à travers le pays. Dix emprunteraient des petites routes et huit des tracés plus accidentés, notamment en montagne, tous étant facilement accessibles, gratuits, offrant des paysages pittoresques. Chacun serait fléché selon sa difficulté : bleu-facile, rouge-moyen, noir-difficile, jaune et noir pour chevronnés.

De nombreuses régions du pays seraient concernées : le Caras-Severin, les Apuseni, le Maramures, la Bucovine, le delta et la Dobroudja, les Carpates et les monts Fagaras, le pays secui (Hongrois de Târgu Mures), l’Olténie, ainsi que des vallées : l’Oas, la Vaser, la Bistritsa, l’Aries, l’Olt, le Danube.

Des projets internationaux existent également depuis un certain temps, impliquant la Serbie, la Hongrie, l’Ukraine, mais ils n’ont jamais été concrétisés, étant bloqués par la législation roumaine qui n’autorise pas ce genre de partenariat. C’est ainsi que la continuité du circuit transeuropéen Eurovélo 6, permettant de suivre le Danube de sa source jusqu’à la Mer Noire n’est pas assurée.


Vous avez envie de voyager en Roumanie? Cliquez iciVotre billet d'avion au meilleur prix : notre comparateur de vols

mercredi 21 avril 2010

Sinaia, Roumanie


Sinaia, Romania
Mise en ligne par zio.paperino

Envie de visiter la Roumanie ?

Cabana Typique de Roumanie

Il est possible de louer ce type de chalet pour des vacances vraiment dépaysantes en Roumanie
Envie de visiter la Roumanie ?

Paysage de montagnes en Roumanie


Wild
Mise en ligne par SysyT

Envie de vacances en Roumanie ?

Amusante photo de Roumanie


BIG Smile
Mise en ligne par culiac

Envie de découvrir la Roumanie ?

Bucarest - Monastère Antim - 8-11-2006 - 13h34


Envie de voyager en Roumanie ?

Timisoara - Piaţa Unirii - 19-03-2008 - 8h28


Vacances en Roumanie à petits prix

Bucarest - rue Principatele Unite - 8-11-2006 - 13h41


Promotion sur les séjours en vacances en Roumanie

Enfant tzigane de Roumanie


Découvrez nos voyages en Roumanie !

Sighisoara sous la neige


Voyages et séjours en Roumanie

Bucarest biserica Sfintilor


biserica Sfintilor
Mise en ligne par henrye72

Circuit à la découverte de la Roumanie

Oeufs peints : un artisanat traditionnel de Roumanie


Dej
Mise en ligne par bortescristian

Venez découvrir la Roumanie avec nos voyages à petits prix

vendredi 26 mars 2010

Les monasteres de Bucovine SUCEVITA

Habite par des nonnes, il est le dernier monastere construit pendant l'epoque d'Etienne le Grand (1584), c'est bien ici que les fresques exterieures de l'eglise ont ete le mieux protegees des intemperies. La omposition et les coloris sont differents des autres monasteres: on a l'impression d'etre devant un grand livre aux multiples enluminures. La dominante vert emeraude s'agremente de rouge vif et d'or, donnant des contrastes eblouissants. Sous l'influence de l'art de la miniature , les peintures font penser au travail que l'on peut faire avec l'email.
L'inspiration des artistes de Sucevita est la plus riche de tous les monasteres que l'on visite. Parmi la multitude de scenes representees, on retiendra l'escalier de saint Jean de Sinai, la priere des saints, la scene de la creation, l'arbre de Jessee. Dans les batiments d'habitation du monastere, le musee contient l'une des plus riches collections d'art religieux medieval de Roumanie.
Il est possible, en passant par notre agence , d'assister , privatise pour votre groupe, a un choeur masculin de chants orthodoxes. Lieu et moment divins!


Vous avez envie de voyager en Roumanie? Cliquez ici

Votre billet d'avion au meilleur prix : notre comparateur de vols

BRANCUSI , sculpteur le plus cher de l'Histoire

Le celebre "Oiseau dans l'espace" de Constantin Brancusi (1876-1957) a ete adjuge pour 27,5 millions de dollars lors d'une vente aux encheres record qui a totalise 143 millions de dollars, chez le celebre courtier Christie's de New-York. Estimee au prealable par les specialistes entre 8 et 12 millions de dollars, l'oeuvre du Roumain, qui appartenait a une collection privee europeenne, est devenue la sculpture la plus chere de l'Histoire...devant une autre realisation du meme Brancusi, "Danaide"qui avait ete acquise pour 18 millions de dollars. En 1990, une premiere sculpture de Brancusi, "la Negresse blonde" avait atteint 9 millions de dollars.
Signee du monogramme "CB" l'"oiseau dans l'espace" est une statue en marbre et pierre de 120cm de haut, realisee en 1922-1923, classee dans la categorie"impressionisme et art moderne". La vente de chez Christie's -New-York est une forme de revanche pour l'artiste roumain , decede en 1957 et enterre au cimetiere Montparnasse de Paris, dont l'atelier a ete transforme depuis en musee au Centre Beaubourg: en 1937, le photographe Edward Steichen avait voulu introduire aux USA un autre oiseau du sculpteur realise en metal, mais les douaniers americains avaient refuse de le considerer comme une oeuvre artisitique, exemptee donc de taxes, le classant comme une helice en metal et l'imposant de 600 dollars de droits de douane. Un proces avait par la suite rendu a l'oiseau son rang de sculpture.
Brancusi, qui a acquis la nationalite francaise en 1952, a ete aussi parfois incompris dans son pays d'adoption. Il avait fait scandale avec la "Princesse X", retiree du Salon des Independants de Paris en 1920, car jugee "obscene et phallique", ce dont se defendait l'artiste.


Vous avez envie de voyager en Roumanie? Cliquez ici

Votre billet d'avion au meilleur prix : notre comparateur de vols

jeudi 25 mars 2010

Excellent reportage photos sur les Roms de Roumanie

Les roms en Roumanie : un reportage photo plein d'emotion.

pour mieux comprendre la vie de cette communauté qui représente 10 % de la population de Roumanie

http://esf.ch/leresche/Roumanie/index.php





Vous avez envie de voyager en Roumanie? Cliquez ici

Votre billet d'avion au meilleur prix : notre comparateur de vols

La voix de la roumanie

Ecoutez en direct live les nouvelles de Roumanie sur

Radio Romania International

News et emissions en français !!

Quand on vous dit que les roumains sont trés francophiles ....


Vous avez envie de voyager en Roumanie? Cliquez ici

Votre billet d'avion au meilleur prix : notre comparateur de vols

Le littoral roumain

Si vous etes amateurs de plage et de soleil et que vous souhaitez allez bronzer sur les cotes de Roumanie, sur la Mer Noire, voici un site ( pas trés beau) mais qui pourra vous donnez des informations de base et vous permettra de voir quelques photos du littoral roumain.

Helas , le site est en anglais !

http://www.infolitoral.ro/


Vous avez envie de voyager en Roumanie? Cliquez ici

Votre billet d'avion au meilleur prix : notre comparateur de vols

Site de l'Office de Tourisme de Roumanie

L'office de tourisme de Roumanie à Paris a mis en ligne un site , assez complet , en français avec de nombreuses informations utiles pour préparer un voyage en roumanie

http://www.guideroumanie.com/index.php


Vous avez envie de voyager en Roumanie? Cliquez ici

Votre billet d'avion au meilleur prix : notre comparateur de vols

Un autre regard sur la Roumanie

Voici un blog francophone d'actualité sur la Roumanie par un voyageur qui a eu un véritable coup de coeur pour ce pays en 2008

http://uneautreroumanie.blogspot.com/


Vous avez envie de voyager en Roumanie? Cliquez ici

Votre billet d'avion au meilleur prix : notre comparateur de vols

mercredi 24 mars 2010

La langue roumaine

Quoique riches de mots d'origine slave et impregnee de nombreux "balkanismes"- tournures communes aux divers parlers des Balkans- la langue roumaine demeure incontestablement latine.
Le premier texte connu en langue roumaine date de 1521 : c'est une lettre ecrite par le boyard Neacsu au maire de Brasov , un "saxon". Celui-ci , soucieux d'education religieuse , fit ensuite venir a Brasov un typographe originaire de Valachie , Coresi, qui imprima des psautiers, evangiles, etc, dans une langue plutot valaque mais qu'il prit soin d'unifier pour qu'elle fut comprise de tous les Roumains. Ces textes, traduits du slavon - langue liturgique des orthodoxes slaves mais aussi roumains - etaient transcrits en caracteres cyrilliques.
La creation de l'Eglise Uniate en 1698, marque une autre etape importante: les Roumains de Transylvanie redecouvrent alors, au contact des catholiqueset dans leurs voyages a Rome, leur latinite.
Il faut cependant attendre le XIXe siecle pour que s'etablisse definitivement la langue roumaine moderne, sous l'influence du francais notament: on a parle a cet egard de "relatinisation". C'et aussi a ce moment que l'usage de l'alphabet latin se substitue a celui de l'alphabet cyrillique.

Vous avez envie de voyager en Roumanie? Cliquez ici

Votre billet d'avion au meilleur prix : notre comparateur de vols

Francis Ford Coppola et la Roumanie

Francis Ford Coppola est un habitue de la Roumanie, et a su choisir le pays pour ses films, y trouvant de nombreux avantages Il nous explique pourquoi il a réalisé L'Homme sans âge en Roumanie . "Il faut tourner dans des pays qui présentent de bons taux de change et possèdent un savoir-faire en cinéma. Ainsi, vous faites fabriquer les décors et les costumes sur place, et vous travaillez avec des équipes locales, ce qui permet des économies de transport et d'hébergement considérables. Il faut aussi que le pays vous donne envie d'y habiter pendant un an, qu'il ait un héritage culturel fort, qu'il vous fasse rêver."

Vous avez envie de voyager en Roumanie? Cliquez ici

Votre billet d'avion au meilleur prix : notre comparateur de vols

Une histoire peu connue : la revue "Pif" faisait le bonheur de milliers de roumains à l'époque du communisme

La revue „Pif” qui a fait le bonheur de générations d’enfants français a cessé sa parution au début de l’année, son dernier numéro titrant „Pif est mort”. A son heure de gloire, dans les années 70, le journal, doté de son fameux gadjet, tirait à 500 000 exemplaires. Il avait déjà connu une alerte en 1994, disparaissant ders kiosques pour ressusciter en 2004. La revue était très populaire en Roumanie où sa parution était autorisée car elle était éditée par le groupe français Vaillant Presse, d’obédience communiste. „Pif” fut même à une époque la seule revue étrangère autorisée de parution dans le pays... et a servi à apprendre le français à de nombreux Roumains. Elle était même éditée à Craiova, pour des raisons économiques et non idéologiques, pour être ensuite distribuée en France.
L’ensemble de la presse roumaine a salué avec nostalgie la disparition d’une publication qui fut le temps d’une décade le seul lien de la Roumanie avec le monde occidental. Dans l’article ci-dessous „Les Nouvelles de Roumanie”, datant de janvier 2004, avaient rapporté l’histoire singulière de „Pif” et les Roumains.

Du „piston” pour s’abonner

„Tous les jeudis, je guettais le facteur comme l'archange Gabriel. Je savais qu'il allait m'apporter mon Pif… Avec trois mois de retard sur la France, mais çà n'avait pas d'importance. Il fallait que je le lise vite, car les copains l'attendaient". Dodo Nita était un privilégié. Pour s'abonner au seul hebdomadaire de BD étranger mis en vente dans le pays, il fallait du piston : seulement 10 000 exemplaires étaient diffusés en Roumanie, par la poste… et son père était justement postier. Qui plus est, la célèbre revue éditée par les éditions Vaillant, une maison d'édition chapeautée par le Parti communiste français - sans aucun contenu idéologique car il s'agissait avant tout de gagner de l'argent - était imprimée dans sa ville natale, Craiova, par souci d'économie… Déjà la délocalisation et tant pis, s'il s'agissait là d'une entorse aux principes affichés par Georges Marchais et la CGT qui réclamaient alors, haut et fort, le rapatriement en France des travaux faits à l'étranger.
Qu'importe! Depuis l'âge de onze ans, Dodo dévorait chaque semaine son "Pif". Il y avait appris le français. Son premier numéro, le gamin avait mis six heures à le lire, dictionnaire à portée de main. Plus tard, il ne lui faudra plus que vingt minutes. Sa revue avait un côté magique : papier et impression étaient d'une qualité incomparable par rapport aux publications roumaines, elle venait de l'autre côté du "rideau de fer" et avait ce parfum de fruit défendu que représentait la liberté… un cadeau du Parti communiste français ! Quand au fameux gadget qu'elle s'était adjoint et lui avait fait dépasser le seuil du million d'exemplaires, au début des années 70, il lui paraissait comme une innovation inimaginable.
Le succès phénoménal de “Pif”, arrivé en Roumanie en 1967, s'explique aussi par la prééminence du français qui était demeurée la principale langue étrangère apprise dans le pays, en dehors du russe dont l'apprentissage était fortement conseillé, et qui représentait l'aspiration à liberté face à l'oppresseur.

Le délire de Ceausescu et la chute
du Mur de Berlin fatals au personnage

La déception ne fut que plus grande quand le régime Ceausescu sombra dans le délire. Voulant se débarrasser de ses dettes et avoir les mains libres, le dictateur réduisit au minimum les importations qu'il fallait payer en devises, et Pif passa à la trappe, au début des années 80. Il ne réapparaîtra qu'après la "Révolution", pour peu de temps, car la publication cessera en 1992, à la mort de son créateur. Une théorie court d'ailleurs, disant que c'est la chute du "Mur de Berlin" qui lui a été fatale, en lui faisant perdre tous ses lecteurs qu'il avait à l'Est…
Mais la nostalgie de Pif le chien et de son ami Hercule le chat est si grande en Roumanie, qu'il s'agit du seul pays où une réédition de leurs aventures - en langue roumaine - ait été entreprise. Quand aux collectionneurs, il peuvent trouver des piles d'albums dans les "anticariat" ou magasins de vieux livres.

“Minitechnicus” et le paradis communiste

En 1970, le dessinateur franco-espagnol du journal l'Humanité, José Cabrero Arnal, combattant républicain pendant la guerre d'Espagne et rescapé du camp de concentration de Mauthausen, créateur du personnage de Pif en 1945, avait lancé un cours de dessin à l'intention de ses lecteurs roumains. Le succès avait dépassé toutes les espérances: plus de 4000 personnes avaient répondu, ce qui est très rare dans le domaine de la BD. L'initiative avait permis de révéler des talents et vocations et de créer une génération de jeunes dessinateurs, dont quatre ou cinq grands qui publient toujours aujourd'hui.
Arnal, sans-doute sur commande, avait créé un autre personnage, à usage interne roumain: Minitechnicus . Ce petit robot, plein de pouvoirs, dont les magazines pour jeunes, à la lecture encouragée par les enseignants, rapportaient les aventures, représentait l'idéal de la société communiste. On y faisait miroiter aux enfants la vie paradisiaque qui les attendait : pleine de robots qui effectueraient les tâches ménagères dans la maison, on ne travaillerait plus que trois heures par jour, on irait au travail dans son avion…
Plus tard, alors que les lecteurs de "Pif" auront grandi, ce rêve sera remplacé par un autre. Dans les années 80, sur les bancs de l'Université, on enseigna "l'euro-communisme". François Mitterrand avait remporté les élections en France, Felipe Gonzalès en Espagne, Mario Soares, au Portugal, Helmut Schmidt était au pouvoir en RFA, Olof Palme en Suède, Bettino Craxi allait y accéder en Italie, Georges Papandréou en Grèce… Tous ces "euro-socialistes" étaient présentés comme l'avant-garde d'une marche en avant inéluctable vers le "socialisme scientifique" et l'établissement d'une société euro-communiste. "Chouette" se disaient les étudiants roumains qui se voyaient déjà se promenant à Paris, Rome ou Madrid, le "rideau de fer" n'ayant plus de justification, puisque leur idéologie l’avait emporté !

Vous avez envie de voyager en Roumanie? Cliquez ici

Votre billet d'avion au meilleur prix : notre comparateur de vols

La Roumanie en quelques chiffres

Population: 21 542 000 habitants
Superficie: 238 391 km2
PIB estime pour 2008 : 139 milliards d'euros (+5, 8 %)
PIB estime pour 2009 : - 4,1%
Croissance en % du PIB en 2008: 8,5% (moyenne UE: 0,9%)
Croissance estimee en 2009 : - 7% (UE: 0,2%)
PIB/Habitant: 6465 euros (indice 44,3 sur la base UE de 100)
Deficit public en % du PIB en 2009: 7,3% (UE: 0.9%)
Dette publique en % du PIB en 2007 : 28,7 % (UE: 58,7 %)
Taux d'inflation en 2008: + 7, 9 % (UE: 3, 7 %)
Chomage en % de la population active en 2008: 5,8% (UE: 7%)
Chomage en novembre 2009: 7, 5% (UE: 7,6 %)
Salaire moyen net: 320 euros (+23,2 %)
-le plus eleve (finances): 966 euros
- le plus faible (bois) : 181 euros
Salaire minimum net : 150 euros
Minimum vieillesse: 75 euros
Esperance de vie (hommes/femmes): 68-75 ans


Vous avez envie de voyager en Roumanie? Cliquez ici

Votre billet d'avion au meilleur prix : notre comparateur de vols

vendredi 26 février 2010

Les Monasteres de Bucovine

Une visite a faire sereinement, a travers la Bucovine, pour y conserver intacte l'emotion ressentie face a la beaute des fresques du 16e siecle et a l'atmosphere prenante des lieux. Les monastres sont ouverts de 9h a 21 h , mais attention , les horaires peuvent varier.

VORONET La "perle de l'Orient" est un monastere de moniales. Representatives du style moldave, les peintures exterieures sont tres bien conservees, sauf sur le cote "intemperies". La fresque la plus etonnante est le "jugement dernier" mais aussi l"'Arbre d'isai", ornementee de mille personnages. La dominante des peintures ici est le bleu, appele "Bleu de Voronet", impossible a reconstituer de nos jours.Visitez ce monasteres des l'ouverture ou apres 17h, vous eviterez la foule!
HUMOR (Monastirea Humorului) Du monastere detruit au 17 et 18e siecle, il ne reste qu'une grande tour carree et l'eglise sans clocher sur laquelle les fresques, meme moins bien conservees qu'a Voronet, sont tres belles. On retrouve souvent les memes themes partout mais ici l'accent est mis sur l'histoire du siege de Constantinople. Les couleurs sont brillantes avec une legere dominante rouge. Moins connu et moins visite que Voronet, il vaut le detour.
MOLDOVITA : L'eglise est encore entouree sur trois cotes d'une haute enceinte aux mus epais. Ses fresques tres bien conservees, malgre les graffitis (noms graves) vieux certains du siecle dernier , sont des "chroniques peintes" ou souvent le jaune domine. Sur la facade sud, une grande fresque represente des saints accoles les uns aux autres comme dans une procession qui donnent a ce tableau un rythme extraordinaire. Dans un petit musee dans l'enceinte du monastere, sont gardees d'inestimables icones sur bois, datant approximativement de l'annee 1600.
(Nous reviendrons plus tard sur un autre monastere, celui de Sucevita)


Vous avez envie de voyager en Roumanie? Cliquez ici

Votre billet d'avion au meilleur prix : notre comparateur de vols

mardi 23 février 2010

Video d'un voyage au Nord de la Roumanie



Vous avez envie de voyager en Roumanie? Cliquez ici

Votre billet d'avion au meilleur prix : notre comparateur de vols

SINAIA,la petite musique des Carpathes

Une petite riviere farouche creuse son chemin sinueux entre deux parois rocheuses de presque deux mille metres dont la superbe est adoucie par quelques pentes boisees. L'ombrte est douce en ete, l'air scintillant en hiver. En toute saison le parfum frais des forets de sapins vous communique une violente envie de croquer la vie a pleines dents. Recouverte de neige, Sinaia devient, pour les fetes, une sorte de ville pain d'epices a mettre sous l'arbre de Noel.
Au milieu du XVIIe siecle, il n'y avait sur cette route de montagne qui reliait la Valachie a l'Empire autrichien qu'un ermitage et quelques abris pour les bergers qui conduisaient leurs troupeaux vers les alpages.
Lorsqu'il traversait la vallee dans un de ses voyages entre Vienne et la Sublime Porte, le prince Michel Cantacuzene faillit etre tue par des brigands. Echappe par miracle, il se rend au mont Sinai pour remercier Dieu de lui avoir laisse la vie sauve. De retour , il fait batir un monastere a l'endroit meme ou il avait frole la mort. Des montagnards en profitent pour s'etablier dans les environs. Ils font du commerce avec leurs produits et quelques aubergistes proposent aux voyageurs un refuge pour la nuit.

Parti d'Allemagne pour gagner la capitale du petit pays qui, en 1866, lui offre la couronne, le roi Carol premier de Roumanie, un Hohenzollern-Siegmaringen, passe par Sinaia. L'endroit lui rappelle sa Foret-Noire et ses Alpes bavaroises. Il decide d'y construire un chateau digne de ce pays latin dont les richesses sont importantes, et qui, libere de la tutelle de l'Empire ottoman, regarde maintenant vers l'Occident. Un chateau qui puisse rivaliser avec ceux des contes de fees, qu'a la meme epoque un autre souverain allemand, Louis II, fait construire en Baviere. Le roi Carol engage plusieurs architectes autrichiens et allemands qui reussissent a reconcilier l'irreconciliable.Le chateau de Peles est une merveille, a la fois chalet et palais moyenageux, citadelle gothique et pavillon de chasse d'un opera italien. La decoration interieure est tout aussi somptueuse , et parmi ceux appeles a y travailler se trouve le jeune Gustave KLimt qui realise, entre autres, le plafond et la frise de la salle de theatre.
Le roi ajoute dans le parc un Petit Peles, a l'usage du prince heritier, et quelques villas du meme style, charmantes, agreables, ala fois intimes et fastueuses. Pendant les annees de "democratie populaire" elles abritaient les vacances des artistes roumains. Jusqu'au jour ou Nicolae Ceausescu decide d'y vivre en construisant a son tour un pavillon d'un gout douteux. Maintenant une societe commerciale exploite certains batiments devenus des hotels confortables a l'usage d'une clientele internationale.

Des que le roi Carol Ier s'installe a Sinaia en 1883, la ville s'anime."L'air vivifiant attire de nombreux visiteurs" ecrit-il dans une lettre de juillet 1886 adressee a sa soeur , Marie de Flandres. "J'entends constamment quatre ou cinq langues. Une fois par semaine il y a une soiree de theatre. Sinaia est devenu un des sites les plus visites d'Orient et le dimanche les trains deversent dans notre paisible vallee quelques 2000 personnes.." Et pour cause: Bucarest, la capitale, est a moins de 150 km. Des villas coquettes surgissent entre les immenses sapins, et tous ceux qui le peuvent s'offrent des residences a proximite du palais ou le roi recoit ses ministres et la reine Elizabeth tient salon litteraire et acceuille parfois des hotes illustres, tel Pierre Loti qui y fait un long sejour en 1897.

Dans le parc de la ville , sous les immenses baies vitrees des palaces, on peut apercevoir l'archiduc Franz Ferdinand d'Autriche et la princesse von Hohenberg, Eleonora de Reuss, epouse du roi Ferdinand de Saxe-Cobourg de Bulgarie, Iousif Izedine, l'heritier du grand sultan, le grand-duc Vladimir et un sir Noel, amiral anglais qui, peut-etre apres un bon repas arrose de ces fameux vins roumains dont il est question dans Herodote, croit se trouver "aux pieds de l'Himalaya"

L'argent coule a flots. Ce n'est pas surprenant: la Roumanie, qui etait deja le premeir grenier a ble de l'europe, regorge de petrole. De nouvelles fortunes, immenses, se font du jour au lendemain et se perdent encore plus vite au jeu. Sinaia se devait d'avoir un casino, replique en plus petit quand meme, de celui de Monte Carlo. Helas, les temps changent.Le 29 decembre 1933, le premier ministre I.G.Duca est assassine sur le quai de la gare de Sinaia. Une periode de turbulences commence.
Puis c'est la guerre, l'occupation sovietique, et un nouveau regime qui repartit les profits avec parcimonie. Les anciennes villas sont transformees en maisons de repos pour ouvriers stakhanovistes et dans les murs de l'ancien casino on joue aux echecs, au ping-pong, au rami. Une classe moyenne modeste remplit en ete et en hiver les pensions de familles clandestines.

Depuis que la ROumanie est entree dans l'Union Europeenne, l'initiative privee a remis Sinaia sur les rails. Les hotels de luxe, a prix encore abordables, refont surface. Les quelques 40 kms de pistes de ski et de bobsleigh sont reamenagees. Les remontees mecaniques vous portent a 2000m d'altitude . Rendues aux anciens proprietaires, les villas, ravalees, retrouvent leur panache d'autrefois. Quelques restaurants pittoresques proposent une cuisine roumaine delicieuse a ceux qui font confiance a leur foie.

Le casino fait a nouveau tourner ses roulettes. Des colloques et des conferences internationales ont lieu toures les semaines, et tous les ans, un concours international de vilonattire les nouveaux talents a la villa Luminis, ou, en 1927 , Yehudi Menuhin rencontrait pendant deux mois son professeur magique, Georges Enesco.

Il n'ya plus de roi a Sinaia , mais son nouvel eclat prolonge un faste authentique, et son charme reste celui des contes de fees ou il est question de princes et princesses, qui habitaient un tres beau chateau.



Vous avez envie de voyager en Roumanie? Cliquez ici

Votre billet d'avion au meilleur prix : notre comparateur de vols

Le Delta du Danube, un Opera sauvage.

Sur 5800km2 le Delta abrite 3846 especes animales et 1668 de fleurs et de plantes. C'est donc a une explosion de la nature qu'est convie le visiteur. Passant silencieusement, il se sentira presque de trop dans cette grande communion des elements, de la faune et de la flore. Bruissements d'ailes, caquetements, trilles, ricanements, cris ou plongeons..un concert ininteroomu l'accompagne, prenant une ampleur etonnante le soir ou le matin, lorsque les batraciens se joignent a la fete.

Les oiseaux sont les principaux acteurs de cette symphonie. On en denombre 325 especes, dont 70 ne sont pas d'origine europeenne. Des Siberiens, des Mongols, des Chinois, des Mediterraneens..ils se sont donnesrendez-vous du monde entier. Cette concentration s'explique par la conjonction de la situation geographique , de la diversite des milieux naturels et de la faible penetration humaine.
L'hemisphere nord est parcouru de couloirs qu'empruntent les grandes migrations d'oiseaux. Cinq d'entre eux se croisent en Dobroudja, venant d'Europe Centrale, du nord de la Mer Noire, du Caucase et d'Iran, des regions arctiques d'Europe et de l'Asie. Escale ideale a mi-chemin entre le pole nord et l'equateur, situe sur le 45eme parallele, le Delta du Danube revet une importance majeure pour la reproduction, l'hivernage et la migration. Certains oiseaux y passent l'hiver, tandis que d'autres prennent ou poursuivent la route ves la Mediterranee, le Moyen-Orient ou l'Afrique.

Apres avoir hiverne sous des cieux plus clements, pelicans,ibis ou aigrettes reviennent des le printemps pour nicher. La position geographique n'explique pas tout: si des millions de volatiles affluent dans la region, c'est qu'ils y trouvent des conditions de vie optimales. Steppes, forets, marecages, roselieres, lacs, lagunes et cours d'eau offrent d'infinies possibilites de refuge, une nourriture abondante et la tranquillite.

Environ 20 000 bernaches a cou roux- la moitie de la population mondiale- apparentees aux oies, y prennent leur quartier d'hiver avant de rejoindre la toundra siberienne, non loin des cotes arctiques. AU mois de Mars, ce sont les pelicans blancs qui quittent les rives de la Mer Rouge et du delta du Nil pour venir y nicher. Leur envol ressemble a celle d'un bombardier et leurs escadrilles reunissent 50% de leur population eurasienne.
Deployant une envergure impressionnante, atteignant 3,20m pour le pelican frise, on peut les observer entre 7h et 9 h le matin, volant en formation, frappant l'eau de leurs ailes pour rabattre les poissons vers des zones moins profondes, plongeant a l'unisson et ramenant dans la poche qu'ils ont sous le bec des carpes qui constituent l'essentiel de leur regime..environ un kilo par jour, et ils sont plus de 8000!

Le pygargue ou aigle pecheur utilise une autre technique . Tot le matin, ce rapace rase la surface de l'eau a la recherche de gros poissons qu'il saisit dans ses serres et emporte apres une lutte acharnee, capturant aussi a l'occasion des canards, des oies, des passereaux. Repus, il se repose le reste de la journee, perche sur un arbre, le long des canaux ou des bras du fleuve.

Un tiers de la population europeenne des ibis, reconnaissables a leur long bec arque, trouve egalement un abri dans le Delta, comme d'autres echassiers, aigrettes, herons ou les clonies de cormorans pygmees- 60% de la population mondiale-ou de cygnes chanteurs de Siberie. Parmi toutes ces especes , l'amateur d'ornithologie tentera d'en reconnaitre certaines qui ont ete declarees"monument mondial de la nature": pelicans communs et frises, grandes et petites aigrettes, cygnes muets et chanteurs, avocettes, canards rouges, vautours a queue blanche.

Ce paradis semble pourtant bien fragile. Au debut du XXeme siecle, des naturalistes avaient recense 12 millions d'oiseaux, au lendemain de la seconde guerre mondiale, ce chiffre n'etait plus que de 7 millions. Aujourd'hui il se situerait aux environs de 500 000.

Toutefois, il serait deplace d'imaginer que la magie du Delta tient a la seule presence des oiseaux. Ce serait oublier le charme envoutant de ce dedale de bras et canaux, grouilant de vie, regorgeant de plus de 160 especes de poissons, dont 70 d'eau douce, allant du brochet, de la carpe, du sandre au saumon, au hareng, a l'esturgeon. Deja pres d'un demi-millenaire avant Jesus CHrist, le pere de l'Histoire, Herodote, decrivait ses activites de peche.

Sur la multitude d'ilots, se trouvent egalement des loutres, des visons, des renards, des sangliers, des putois, des chats sauvages, et meme des loups et des ours. Les ables abritent des tortues, des reptiles. Toute cette faune concourt a la feerie des lieux auxquels une vegetation impressionante donne un cadre naturel incomparable. En dehors des roseaux, omnipresents, on y recense d'innombrables especes de plantes, fleurs et arbres: peupliers, cerisiers sauvages, frenes, nenuphars, iris, menthe aquatique,oseille, fougeres, ainsi que des lianes qui donnent un aspect tropical aux forets de Letea et Caraorman.

Comment ne pas comprendre que l'homme reste muet, saisi d'emotion et plein d'humilite devant un spectacle de nature divine dont la grandeur le depasse? Meme dote de ses indispensables jumelles, d'ouvrages specialises, guide par les meilleurs connaisseurs de la region que sont les pecheurs, il sait qu'il n'arrivera pas a en percer les secrets. Alors, il se contente d'ouvrir bien grand ses yeux et ses oreilles pour ne pas perdre une miette de cet Opera sauvage.


Vous avez envie de voyager en Roumanie? Cliquez ici

Votre billet d'avion au meilleur prix : notre comparateur de vols

Regions viticoles de Roumanie

La vigne roumaine etait deja exploitee lorsque les Grecs coloniserent les rives de la Mer Noire, il y a 2700 ans. Le vignoble roumain occupe actuellement 350000 hectares fournissant 10 millions d'hectolitres. En depit de conditions geologiques et climatiques propices a la qualite, le potentiel de ce vignoble est reste inexploite du fait d'une exportation trop longtemps tournee vers la seule URSS. Plus de la moitie de l productionest due aux grosses cooperatives.
CEPAGES:
Blancs: muscat, chardonnay, pinot gris, riesling italien, rulander, et gewurtztraminer
Rouges: feteasca et babeasca. les rouges roumains sont souvent fortement tanniques. Grace a la fraicheur du climat, les blancs leur sont en general superieurs en qualite.

La Roumanie distingue 8 regions viticoles comprenant 50 appellations, avec une classification a l'allemande, selon le degre d'alcool potentiel. Voici les traits saillants des vignobles les plus prometteurs:

Collines de Murfatlar: l'encepagement est du aux chardonnay, pinot noir, cabernet sauvignon, pinot gris, et muscat ottonel. Parmi ses vins, Murfatlar se flatte de produire le meilleur vin de dessert roumain. De couleur vieil or, titrant de 16 a 18% vol., il presente un leger bouquet de fleur d'oranger et un gout de miel.

Le vignoble de Dealul Mare emploie les cabernet sauvignon, pinot noir, merlot, feteasca alba, riesling italien, tamaiosa, et muscat ottonel, pour produire les vins preferes des roumains. En particulier les rouges de pinot noir et de cabernet sauvignon de la vallee calugareasca, des vins un peu lourds et puissants, on serait tente de dire sauvages.

Le vignoble de Cotnari emploie principalement le cepage grasa apparente au furmint, facilement sujet a la pourriture noble, plus du feteasca alba, et du tamaioasa. Le Cornari est un vin de dessert obtenu par passerillage, fermente et eleve quelques annees en fut de chene. Ce blanc doux leger 13 a 15% vol- au gout de miel, contient au moins 50grammes de sucre residuel et vieillit tres bien.

Dragasani: La vallee de l'Olt, qui descend des Alpes de Transylvanie pour se jeter dans le Danube, donne un blanc repute: le Dragasani

Tarnave: les rives du Tarnave, encepagees en sauvignon, feteasca, pinot gris, riesling italien, traminer et muscat ottonel, produisent divers types de blancs, secs, demi-secs, ou doux. La Perle de Tarnave est issu de Feteasca

Vrancea: le vignoble le plus vaste de Roumanie, occupant des sols divers, soumis a des conditions climatiques variees selon les endroits, et produisant donc plusieurs types de vins. Cotesti rouges de pinot noir et cabernet sauvignon, bons blancs de feteasca, riesling, et muscat; Nicoresti, rouges de babeasca, de feteasca negra, et aussi de merlot; Odobesti blancs de feteasca, muscat ottonel, et aligote; Panciu blancs, frais.

Vignobles de Banat: la partie du vignoble situee dans la plaine fournit des blancs mediocres, en revanche, les terrrasses pierreuses produisent de tres bons rouges, comme le Kadarka.





Vous avez envie de voyager en Roumanie? Cliquez ici

Votre billet d'avion au meilleur prix : notre comparateur de vols

Le "charme" des hotels communistes ou la fin d'un univers!

En 1990, contraints car ils ne pouvaient faire autrement, les etrangers ont decouvert le "charme" des hotels communistes, dont le confort etait inversement proportionnel aux prix. Mais les nostalgiques de l'ancien regime ou les curieux d'un univers qu'ils n'ont pas connu doivent se presser s'ils veulent en avoir un apercu...Dans tres peu de temps, il est fort a parier que plus un seul n'existera. Certains, ont ete completement renoves, d'autres, ne beneficiant d'aucun investissement, meritent implement d'etre rases.
Pour vivre cette experience, rien de mieux que de descendre au "Napoca" de Cluj, situe a proximite du centre-ville, avec l'avantage d'avoir un parking sur. Edifice massif, sans ame, il presente deja de l'exterieur toutes les caracteristiques de l'epoque. On s'en fait une idee plus precise a l'interieur. Dans les grandes et hautes salles d'ou descendent de pesants lustres, on peut imaginer les reunions qu'y tenaient les cadres du Parti, les banquets de la nomenklatura. Au restaurant , la piste de danse est desesperement vide. Un personnel plethorique, age, attend le rare client. Il se montre courtois et serviable, ce qui est deja un progres par rapport a 1990. A voir son desoeuvrement , l'ennui qu'on lit sur les visages mais aussi l'inquietude de l'avenir, on a le sentiment d'un monde qui disparait.

Dans l'immense hall, un personnage enorme, adipeux, s'epongeant le front, suit du regard les clients, enfonce dans un fauteuil, ou faisant les cent pas. Difficile de ne pas penser qu'il avait a voir vec le Securitate. Mais ce ne doit pas etre la seule corde a son arc...le soir, il propose de la compagnie aux celibataires. L'ascenseur est essouffle. Quand, soudain , on se rend compte qu'il ne dispose pas d'une sonnette d'alarme, on prend peur de le voir rendre l'ame entre deux etages. Dans le long couloir menant a la chambre, c'est le noir absolu. Pas moyen de trouver l'interrupteur, qui d'ailleurs n'existe pas. Il faut se guide a la lueur des etoiles entrevues par une fenetre. Trouver la serrure demande deux bonnes minutes, et ouvrir ou fermer la porte autant. D'ailleurs, a quoi bon? Un simple coup d'epaule suffirait a faire sauter le verrou.
Heureusement la chambre est correctement eclairee. Ce n'est plus la peine, comme au temps de Ceausescu, de demander son ampoule a la reception, on n'omettant pas de la rendre avec la cle, le lendemain. Des tentures tiennent lieu de de persiennes...mais des qu'on les tire, elles se decrochent et il faut grimper sur le bureau pour les reinstaller. En hiver, le chauffage faiblit la nuit, il fait froid et la couverture de secours dans l'armoire ne suffit pas a se rechauffer. Votre manteau y supplee. Le menage n'est fait qu'une fois sur deux, et en cinq jours, les draps ne sont pas changes.

Pas de cabine a la douche, ni de rideau...mais l'espoir est permis: quatre trous ont ete perces pour installer des tringles. Bien sur, on prie pour que l'eau reste chaude jusqu'a la fin du rincage! La chase d'eau, elle, est capricieuse et se bloque regulierement. Il faut prevenir la reception qui envoie un agent d'entretien dans la journee. Mais quand cla arrive un samedi...il est absent pour le weekend.

Qu'a cela ne tienne; on vous donne une autre chambre, juste en face dans le couloir, ou la salle de bain est un peu plus en etat de marche. Alors on se partage: dormir dans l'une , la toilette et le reste dans l'autre...en veillant a ne pas etre surpris a traverser le couloir en petite tenue! Pas de risques...il n'y a personne d'autre a l'etage. Voila comment on decouvre les avantages de l'ere communiste et post-communiste: deux chambres pour le prix d'une. On n'avait pas attendu Afflelou! Mais ce n'est pas donne tout de meme: 40 euros la nuit pour une personne...mais quelle experience!

Vous avez envie de voyager en Roumanie? Cliquez ici

Votre billet d'avion au meilleur prix : notre comparateur de vols

lundi 22 février 2010

TINTIN EN SYLDAVIE

"Parmi les nombreuses regions enchanteresses qui attirent, a juste titre, les etrangers amateurs de pittoresque et de folklore, il est un petit pays, malheureusement trop peu connu, qui depasse en interet beaucoup d'autres contrees. Ce pays est la Syldavie." Lorsque Dodo Nita, auteur d'un dictionnaire de la BD en Roumanie, decouvre au debut des annees 80 ce passage de l'album de Tintin , Le Sceptre d'Ottokar, paru en 1938, il reste interloque, rapporte le journaliste Louis Lacour.
C'est arrive tout d'un coup.Je me suis dit:La Syldavie, c'est la Roumanie". Apres 10 annees de recherche, ce parfait francophone a presente une theorie inedite, credible selon les connaisseurs. Il fait remarquer que la Roumanie est composee de plusieurs provinces historiques, dont la Transylvanie et la Moldavie. Si l'on extrait les syllabes "Syl" et "davie" cela donne...Syldavie.

Dans le Sceptre d'Ottokar, sous le masque d'un parti d'extreme droite, "la Garde d'Acier"- l'equivalent roumain s'appelait la Garde de Fer- se cache un parti d'extreme gauche, le Zyldav Zentral Revolutizionar Komitzat, qui a pour but la chute de la monarchie et le rattachement du pays a la Bordurie totalitaire voisine. "Exactement le meme objectif que le PC roumain qui voulait faire de la Roumanie la seizieme republique sovietique", fait-il remarquer.

Le roi de la Syldavie, Muskar XII, invente par Herge ressemble a s'y meprendre a Alexandre Ioan Cuza, prince roumain du XIXeme siecle. Lorsque le capitaine Haddock, dans l'Affaire Tournesol s'adresse a des agents bordures, il utilise meme des jurons inhabituels comme "bougres de Papous des Carpates " ou bien "cretins des Balkans"!

Mais c'est surtout l'argument geographique qu'avance Dodo Nita. Herge ecrit que la Syldavie est un petit pays d'Europe orientale qui se compose de deux grandes vallees, celle du fleuve Wladir et de son affluent le Moltus, lesquels se rejoignent a Klow, la capitale. Pour le roumain, le Wladir est le Danube, le Moltus est le Prut, et Klow, la ville de Galati. Enfin, la Syldavie exporte du ble, de l'eau minerale depuis Klow, du bois de chauffage, des chevaux et des violonistes" on peut dire la meme chose pour la Roumanie de 1938" affirme t-il.

Dodo Nita associe aussi les montagnes"Zmylpathes" de Herge a la chaine des Carpates.Et , si la Syldavie "est le royaume du Pelican Noir", il s'excuse du seul defaut de son argumentation, admettant que "les pelicans noirs n'existent pas encore" pour tout de suite ajouter "L'unique endroit en Europe, ou vivaient et vivent encore des pelicans en liberte est bien le Delta du Danube, en Roumanie".

Mais comment le dessinateur belge, de son vrai nom Georges Remy (1907- 1983) a -t-il pu s'inspirer de la Roumanie en n'y mettant jamais les pieds? Dodo Nita- memebre d'honneur depuis 1992 de l'association internationale "Les Amis de Herge", a la reponse. Le pere de Tintin a vu les photos presentes sur le stand de la Roumanie, lors de l'exposition universelle de Paris, en 1937. Il peut prouver ce qu'il avance: en 1995, il a decouvert chez un bouquiniste un almanach datant de 1940 qui contient les images presentees lors de cette exposition. On y decouvre les photos qu'on retrouve dans le Sceptre d'Ottokar ainsi qu'une carte de la Roumanie de 1938, replique exacte de la Syldavie.

Tout en considerant interessante la demonstration de son confrere tintinologue de Craiova, Yves Horeau a moins de raisons "patriotiques" de s'enflammer pour cette these roumaine. S'il estime que la Syldavie correspond geographiquement au deux tiers de la Roumanie actuelle, englobant la Transylvanie et la Moldavie, il souligne que les decors et la population sont certainement plus belgo-bosniaques que roumains.

Passionne par Tintin des son enfance, donnant sa premiere conference sur le sujet en 1958, le Nantais a effectue des recherches, qui l'ont amene a se transformer en liguiste pour tenter d'elucider le mystere des origines du "syldave", langue que Herge a invente et utilise dans le Sceptre d'Ottokar.

Pour lui , le syldave n'a vraiment rien a voir avec la langue roumaine. Il est base sur l'argot d'un quartier bruxellois flamand, appele le "marollien" avec des termes empruntes au hollandais, a l'allemand, un peu a l'anglais, et structure par la grammaire francaise. Des consonnances imprononcables, du style bcz, klcz, rzc, sont rajoutees aux mots pour les compliquer et leur donner une tonalite slave...bien eloignee du latin.

Le dessinateur a laisse a son imagination, mais aussi a son sens de l'humour, le soin d'improviser des formules, que ses compatriotes comprenant le flamand peuvent lire au second degre, y devinant des clins d'oeil. Herge a procede ainsi pour les deux autres langues qu'il ainventees, le "bordure", pratique en Bordurie, pays hostile a la Syldavie, et l'arumbaya, dialecte des indigenes d'Amazonie (l'Homme a l'oreille cassee)

Insistant sur le fait qu'Herge etait avant tout un dessinateur, Yves Horeau souligne qu'il etait attire par le cote costumier, folklorique. Son imagination puisait dans l'histoire, les traditions, l'architecture, les paysages, l'actualite, et s'alimentait a la lecture des dictionnaires, revues, ouvrages historiques. L'europe Centale et de l'Est, avec ses petits royaumes, ses regimes autoritaires, voire totalitaires, ses nouvelles republiques, etait une source extraordinaire d'inspiration.
On peut penser que pour les trois albums dont l'action se deroule dans la region (le sceptre d'Ottokar, L'affaire Tournesol, Objectif Lune, et dans une moindre mesure On a marche sur la Lune) Herge a fait des emprunts a chacun de ces pays, dessinant "une Europe imaginaire" destinee a faire rever ou a faire peur, mais n'a pas dresse en particulier le portrait de l'un d'entre eux et n'en avait sans doute pas l'intention.
S'il fallait sacrifier a la theorie du modele unique, bien des details pourraient meme exclure la Roumanie. Dans le Sceptre d'Ottokar, les minarets font davantage penser a la Bosnie, les costumes a la Serbie, les fez a la Turquie.

Toutefois Yves Horeau estime, apres bien des recoupements portant notamment sur les distances, les durees de trajets, que derriere le nom de Klow, capitale de la Syldavie, se cache en fait celle de la Transylvanie, Cluj. Il est meme pratiquement sur que Herge a fait decoller vers la lune Tintin, Miilou, le capitaine Haddock, le professeur Tournesol et l;ingenieur Wolf, d'une base secrete, situee a une centaine de kilometres au nord de Cluj.
Connaissant le souci du detail d'Herge, le tintinologue a fait une evaluation tres precise de l'image montrant la fusee qui emmene nos heros vers leur objectif avec, en arriere-plan, une vue de l'Europe. La situant a 1500km de la Terre, il a pour cela reconstitue minutieusement sa trajectoire.

Par contre Yves Horeau retrouve dns le Sceptre d'Ottokar des emprunts beaucoup plus explicites a l'actualite et a la vie politique roumaines d'avant-guerre . Le fascisme menace la Roumanie, Codreanu chef de la "garde de fer" se declare pret a faire assassiner les principaux hommes politiques, passant a l'acte, le roi Carol II le fait arreter, puis executer au cours d'une pseudo-tentative d'evasion. Ces elements se retrouvent dans le canevas de l'album, utilises parfois differement comme l'attentat antisemite faisant deux morts, lors d'un concert donne dans un theatre de Iasi par une artiste juive...qui se transforme en l'intrusion d'un "anarchiste"- Tintin- dans le palais ou chante la Castafiore.

En fait , dans le Sceptre d'Ottokar, Herge veut mettre en garde contre les totalitarismes qui defigurent l'Europe et la menace nazie. Il a ecrit son album a l'epoque de l'Anschluss et a peur qu'il ne se reproduise, cette fois-ci au detriment de la petite belgique.. Le dessinateur, auquel on a reproche ses sympathies d'extreme-droite, n'aime pas pour autant l'Allemagne dont , enfant, il a subi l'occupation entre 1914 et 1918, et veut avertir des dangers qu'il courre.

Le Sceptre d'Ottokar oppose deux personnages radicalement differents et presentant deux visions a l'oppose de l'Europe: Muskar, paisible roi de la sympathique Syldavie qui fait penser au Royaume de Belgique et que Herge entoure de "vieilles barbes" incompetentes, et Mussler, le redoutable et ambitieux chef d'une "garde de fer ", cinquieme colonne d'une Bordurie agressive et voisine immediate.

S'il est facile de reconnaitre dans Mussler, l'amalgame de Mussolini et Hitler, c'est moins evident pour Muskar" indique Yves Horeau qui penche pour un alliage Mustapha Kemal- Ataturk modernisateur de la Turquie, decede justement en 1938, et Carol II de Roumanie qui peine aussi a tirer son pays vers le XXe siecle "mais", ajoute le tintinologue"il ne faut pas trop chercher midi a quatorze heures...ce que voulait avant tout Herge, c'est distraire ses lecteurs"





Vous avez envie de voyager en Roumanie? Cliquez ici

Votre billet d'avion au meilleur prix : notre comparateur de vols